La Jeunesse mélancolique et très désabusée d, Michel Folco
Grande nouvelle : le Fureteur a accueilli le grand auteur français, Michel Folco, lors d’un entretien devant public le samedi 13 novembre à 14h. Auteur du récent roman portant sur « La Jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler », Folco est pour ainsi dire une comète au firmament littéraire, aussitôt sorti de l’ombre dès qu’il a publié le premier tome de l’histoire du bourreau Pibrac il y a presque vingt ans. Cette bombe dans le monde du livre a catapulté son auteur parmi les auteurs les plus appréciés du lectorat francophone, avec son style très personnel et son roman d’une grande originalité, rabelaisien à souhait. Cette fois-ci, il s’attaque à un sujet tabou et on aime cela.
Voici ce qu’écrivait baptiste Liger dans l’Express.fr en juin dernier:
« Pour expliquer son étrange projet, Folco (qui avait déjà mis en scène Napoléon ou Sigmund Freud) cite d’ailleurs les propos du biographe Ron Rosenbaum : « Se lancer dans la tentative de comprendre Hitler, de comprendre tous les processus qui ont transformé cet enfant innocent en un tueur féroce, c’est courir le risque de rendre ses crimes compréhensibles, et par conséquent, admettre la possibilité illicite d’avoir à lui pardonner. » C’est aussi tout l’intérêt de ce roman dérangeant.
Nous plongeons dans l’Autriche paysanne du XIXe siècle, où les rapports plus ou moins consanguins sont monnaie courante. Après bien des tracas, Alois Schicklgruber (devenu Hiedler, puis Hitler), père de deux enfants et récent veuf, épouse le 7 janvier 1885 sa nièce Klara Pölzl, de vingt-trois ans sa cadette. La malédiction semble s’abattre sur le couple puisqu’ils ont des bambins qui décèdent encore nourrissons. Mais, le 20 avril 1889, un miracle se produit avec la naissance d’un petit garçon, Adolf. Comment ce poupon a-t-il pu devenir cet assassin de masse ? Par suite de sa frustration de ne pas être devenu un peintre de renom ? A cause de son regret de ne pas être né chef peau-rouge ? Sa passion pour Richard Wagner aurait-elle eu une mauvaise influence ? La mort de ses parents aurait-elle exacerbé sa rage envers le monde ? Son expérience viennoise a-t-elle été déterminante ? Enfin, sa haine des Juifs viendrait-elle de quelques mauvaises rencontres ? Des origines du patronyme Hitler à la Première Guerre mondiale, Michel Folco raconte, à la manière d’un feuilleton (chaque chapitre est précédé d’une longue citation, faisant presque office de résumé), la gestation d’un Mal annoncé. Analyser un tel destin ne va pas sans dangers littéraires et, par instants, Folco ne sait pas où se placer en tant que romancier (d’où certaines scènes tendancieuses, par maladresse). Mais, à la manière du Michael Haneke du Ruban blanc, il a su poser les bonnes questions. Et c’est déjà beaucoup. »