Le Fureteur est une librairie indépendante de quartier, ayant pignon sur rue au cœur du Vieux-Saint-Lambert, dans un édifice centenaire rénové en 2000. La librairie Maxime, fondée au tout début des années 1960 est à l’origine du Fureteur. C’est en 1963 que cette librairie emménage au sous-sol de l’actuel restaurant L’Auberge des Cigales avant d’être reprise par Michèle Dussault et Hélène Robichaud qui, en septembre de cette année-là, lui donneront le nom actuel. En 1966, le Fureteur déménage au 460 de l’avenue Victoria (aujourd’hui la Maison du Pull) puis est rachetée en 1968 par Denyse Hogue-Major et son associée, Liliane de Crombrugghe, qui incorporent la compagnie. On y offre alors aussi des livres en langue anglaise.
En 1972, la librairie est vendue à Sylvia et Angéline Nadon et leurs maris. Ce sont eux qui m’ont engagé, en 1976, alors que j’étudiais en littérature à l’université de Montréal. Je travaillais alors seul les jeudis soir, vendredis soir et samedis, dans l’étroit local, sous la gérance de Pauline Beaudry-Provencher. Ce sont de belles années et j’en garde un très bon souvenir.
En 1983, la librairie est cédée à Hélène Suprenant-Marcil. Elle me réengage, -j’étais allé travaillé dans un autre domaine entre-temps- avant de m’offrir d’acquérir le commerce en 1985. Jeune et enthousiaste, je suis tout de même effrayé par l’ampleur du projet. Par contre, je sais dans quoi je m’embarque. Pour me donner le coup de main nécessaire et me sécuriser, mon amie Denise Daignault-Bossé devient mon associée et nous partageons les tâches durant 4 ans, avant qu’elle se retire en 1989.
En 2000, dans le but d’obtenir indépendance et sécurité, le Fureteur acquiert du décorateur Jean Meunier le bel édifice sis au 23-27 de la rue Webster. Complètement rénové, avec l’aide de la SODEC, sa belle brique débarrassée de sa peinture beige, il accueille son nouvel occupant fin septembre, dans une ambiance festive : les clients sont enchantés du nouveau lieu, l’équipe aussi, qui travaille dans un cadre lumineux et aménagé harmonieusement. Les hésitations quant au changement de localisation –nous quittions la rue principale pour s’établir sur une rue latérale- sont balayées par l’enthousiasme de nos clients lecteurs qui adoptent en plus grand nombre ce nouveau lieu. Trois ans plus tard, une foule d’activités animent les 40 ans de la librairie, qui continue depuis à offrir une équipe professionnelle, un choix en adéquation avec la qualité de la clientèle, un lieu de culture dans la cité.
En 2013, Le Fureteur fête ses 50 ans. Elle est une des plus vieilles librairies généralistes dignes de ce nom, mettant de l’avant presqu’exclusivement le livre.Certains disent qu’elle est aussi la plus belle au Québec… Je vous laisse en juger!
Yves Guillet