Thématiques • 16 juin 2021

Des suggestions pour le mois « Je lis autochtone »

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À l’occasion du mois « Je lis autochtone », nos libraires vous ont préparé une liste de suggestions de livres écrits par des auteur.ice.s autochtones où tous et toutes trouveront leur prochain coup de cœur littéraire!

Manifeste Assi -Natasha Kanapé Fontaine, Mémoire d’encrier

Ce recueil de poésie se lit comme un hymne puissant à la Terre nourricière
et à ses merveilles. On y sent la colère de voir ce monde se flétrir et une
envie pressante d’en chanter les beautés immémoriales.

L’indien malcommode – Thomas King, Boréal

Toujours un plaisir de lire Thomas King, qui s’amuse à comparer l’absurdité des lois canadiennes et états-uniennes régissant la vie des Autochtones. Habile démonstration de la transformation de l’Histoire officielle par les colonisateurs, Thomas King illustre à quel point ces subversions ont encore un impact aujourd’hui.

Kukum – Michel Jean, Libre expression

Inspirée de la vie de sa Kukum, qui signifie arrière-grand-mère en Innu, Michel Jean, écrivain, chef d’antenne et journaliste d’enquête, nous convie à un fabuleux voyage dans le quotidien des Innus de Mashteuiatsh.

Shuni – Naomi Fontaine, Mémoire d’encrier

Le roman de Naomi Fontaine, romancière et enseignante, est une longue lettre à son amie québécoise qui raconte le doute qui mine le cœur des colonisés et l’impossible combat d’être soi à Uashat.

Kuei, je te salue : Conversation sur le racisme – Natasha Kanapé Fontaine et Deni Ellis Béchard, Écosociété

Natasha Kanapé Fontaine (à ne pas confondre avec Naomi Fontaine) échange avec Deni Ellis Béchard plusieurs courriels sur les réalités autochtones du Québec. Cette correspondance ouvre sur ce que cela implique de vivre comme Autochtone au Québec et montre que le dialogue entre Québécois.e.s et Autochtones est nécessaire afin de mener vers la réconciliation

Cartographie de l’amour décolonial – Leanne Betasamosake Simpson, Mémoire d’encrier

Leanne Betasamosake Simpson, issue de la nation nishnaabeg, délivre de multiples fragments sur les réalités autochtones qui se transforment en une quête identitaire. Des textes qui peuvent se relire en permanence et qui font écho aux enjeux de racisme et de colonisation des peuples autochtones. 

Champion et Ooneemeetoo – Tomson Highway, Prise de Parole

Un roman écrit par l’auteur autochtone Tomson Highway, né au Manitoba en 1951. Dans ce récit, il illustre la vie de deux jeunes frères autochtones passionnés par la musique et la danse. Or, leur quotidien est bousculé lorsque les pensionnats autochtones s’implantent sur le territoire. C’est ainsi qu’on suit leur vécu à travers ces lieux qui les arrachent à leur culture, leur langue et leur famille. Malgré la représentation de ces temps sombres, Tomson Highway dévoile une douce fin pour ses protagonistes. 

Chauffer le dehors – Marie-Andrée Gill, La Peuplade

Chauffer le dehors prend racine dans ce désir d’abattre les stéréotypes liés à l’autochtonie. À travers ses poèmes, Marie-Andrée Gill calque son quotidien, entoure son intimité et surligne ses maux. Elle aborde la décolonisation au « je » en adoptant le langage du territoire, qu’elle tisse au fil de ses vers. Pour la poète innue-québécoise, ce recueil reste avant tout un moyen d’exprimer son amour-propre et d’affirmer son identité.

La course de Rose – Dawn Dumont, les éditions Hannenorak

Alliant humour, péripéties haletantes et plume acérée, Dawn Dumont livre ici l’histoire de Rose Okanese, mère de deux filles qui décide de se reprendre en main après avoir perdu son emploi et son mari. Elle décide de se mettre à la course dans le but de participer à un marathon, elle qui n’a pas couru depuis des années et qui fume comme une cheminée. Sur son chemin se placera toutefois un adversaire encore plus redoutable que sa condition physique : un vieux démon qui vient hanter la réserve où elle habite. Une fois ouvert, vous ne pourrez pas reposer ce livre original et haut en couleurs avant de l’avoir terminé, c’est garanti!

Je suis une maudite sauvagesse – An Antane Kapesh, Mémoire d’encrier

Il y a dans la souffrance des peuples dépossédés une cicatrice que l’on retrouve, toujours similaire, dans les œuvres des survivants et de leurs descendants. Des populations entières dépossédées se retournent vers leurs histoires respectives pour mettre des mots sur cette douleur tentaculaire. On retrouve ce déracinement dans les mots d’An Antane Kapesh. On y retrouve ce devoir de mémoire de ces peuples qu’on a balayés de la main. On y découvre une femme forte qui se tient debout, bras tendus vers cette nouvelle génération pour leur raconter leur Histoire.

Écrits autochtones : Comprendre les enjeux des Premières Nations, des Métis et des Inuits au Canada – Chelsea Vowel, Varia

Livre accessible, rédigé comme si nous avions une discussion avec l’autrice, qui traite de différents enjeux sociaux, politiques et juridiques des autochtones du Canada. À l’aide de courts chapitres qui se lisent indépendamment, Chelsea Vowel nous présente une réalité complexe et diverse, tout en cherchant à déboulonner plusieurs mythes tenaces. Ce livre se veut une introduction vers une meilleure compréhension ainsi qu’une ouverture au dialogue.

Pilleurs de rêves – Cherie Dimaline, Boréal

Au-delà d’un récit dystopique, Les pilleurs de rêves raconte l’histoire de peuples qui ont su faire preuve de résilience et de persévérance. Privée de ses rêves, la société se retourne vers les peuples autochtones pour comprendre ce qui lui échappe. À coup de traque dans la forêt et de capture des Autochtones par les blancs, Cherie Dimaline nous raconte le passé sombre d’une nation pour, peut-être, éviter de reproduire les mêmes erreurs.

Quel est mon super pouvoir – Aviaq Johnston et Tim Mack, Les Malins

Initialement publié dans une maison d’édition autochtone au Canada anglais, l’album raconte l’histoire d’un enfant qui trouve le super pouvoir de tous ses amis, mais lorsqu’il s’interroge sur le sien, il n’arrive pas à le trouver. Je trouve l’album vraiment intelligent et subtil dans ses petits détails qui nous rappellent la nordicité, sans jamais la mentionner. Ce sont des livres comme ceux-là qui normalisent une autre réalité. À lire!