Tintin au Québec

Tintin au Québec, Tristan Demers

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Les Tintinophiles auraient adoré que leur journaliste préféré prenne à nouveau l’avion pour se poser en sol québécois et y soit au centre d’une nouvelle aventure, avec ses fidèles Milou et Haddock. Le Dorval des années 1950 ressemble bien au Cointrin de l’Affaire Tournesol, non? Tintin en pleine révolution tranquille, pourquoi pas? Hergé a dû y penser. Même s’il a eu maille à partir avec l’omniprésent J. -Z. -Léon Patenaude, il a semblé enchanté de son voyage dans la belle province. Il faut dire que les attentes étaient élevées : le reporter belge avait -et a toujours- une multitude d’admirateurs, et sa popularité rejaillissait sur l’auteur de ses jours. Jean Besré personnifiait Tintin a la radio depuis quelques années, et Denis Therrien a charmé les téléspectateurs lors de son passage à l’émission « Tous pour un », animée par Raymond Charrette. La grande Judith Jasmin, elle, avait déjà eu le bonheur d’aller interviewer le bédéiste dans son plat pays. Au Jardin des merveilles du parc Lafontaine, un spectacle de marionnettes, crées par Micheline Legendre récemment décédée, a fasciné moult petits Québécois. Tristan Demers, dont les jours ont débuté après cet âge d’or de la BD belge au Québec, délaisse son personnage de Gargouille pour nous tracer en plus de 200 pages cette fouille archéologique dans nos archives d’État et radio-canadiennes. Cela nous donne une foule de documents iconographiques souvent inédits, tant photographies du passage d’Hergé à Radio-Canada, au chantier de Manic 5, dans une école de Québec, qu’illustrations du grand auteur, associées ou non au Québec. Tintin à la cabane à sucre, ça fait un petit velours…Pour vous plonger dans une certaine ambiance des années 1960, allez jeter un coup d’oeil à ce bel album publié par les éditions Hurtubise HMH, dont on a justement souligné récemment les 50 ans. La veuve d’Hergé, qui veille sérieusement au grain, n’a pu qu’approuver ce contenu inédit qui enrichit certainement le corpus des nombreuses études sur le petit reporter. Et en plus, à ce prix-là, c’est donné!